Elles sont cinquante, venues de onze pays africains, à s’être retrouvées cette semaine à Saly pour un séminaire international placé sous le sceau de l’inclusion. Organisée par la fondation AHADI – qui signifie Promesse en swahili – la rencontre a réuni des femmes handicapées décidées à transformer le leadership sur le continent.
Durant plusieurs jours, ces leaders ont partagé leurs parcours, confronté leurs expériences et formulé des stratégies communes pour briser la marginalisation. « Les femmes handicapées n’ont plus besoin de pitié. Elles doivent siéger autour de la table des décisions sociales, économiques et politiques », a affirmé Deza Nguembock, présidente fondatrice de la fondation AHADI.
Former, outiller, agir
Issues du Sénégal, du Tchad, du Rwanda, de la Tanzanie, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Congo, de la Guinée, du Bénin et de l’Afrique du Sud, les participantes ont suivi une formation intensive articulée autour de sept modules : développement personnel, community organizing, émancipation économique, média training, personal branding, engagement politique et participation citoyenne.
Pour Dene Maimouna, présidente de l’Association des albinos du Burkina Faso, il est temps de tourner la page de la mise à l’écart : « La femme handicapée en Afrique doit cesser d’être laissée à la traîne ».
Un plan d’action continental
Réparties en ateliers, les participantes ont défini quatre grandes priorités : lutter contre les discriminations croisées, favoriser l’accès à l’emploi, améliorer l’accessibilité et garantir la participation politique des femmes handicapées.
Un mécanisme de suivi est prévu pour évaluer les avancées et ajuster les stratégies. L’ambition est claire : d’ici 2030, 1 000 femmes handicapées doivent siéger autour des instances de décision en Afrique.
Engagement des autorités
Partenaire de l’initiative, le ministère de la Famille, de l’Action sociale et de la Solidarité a salué « l’engagement exemplaire de ces 50 femmes leaders » et promis d’intégrer leurs recommandations dans la politique nationale d’inclusion et de protection sociale.
Ensemble, ces femmes veulent démontrer que le handicap n’est pas un frein au leadership, mais une force pour inventer un modèle de gouvernance plus participatif et plus juste en Afrique.

