Chassez le naturel, il revient au galop. Cette maxime s’applique parfaitement à Saloum Saloum. C’était vraiment dommage pour les amateurs de la lutte sénégalaise d’être sevrés aussi brutalement des combats de ce talent à l’état brut. Saloum Saloum, ce génie de la lutte, dont le courage avait fini d’étonner dans l’arène, a déjà sabordé son avenir dans le «sport de chez nous». Saliou Samb à l’état-civil), impliqué dans une affaire de viol, coups et blessures volontaires (Cbv) et trafic de co-caine, retourne une quatrième fois depuis 2014, en prison. Arrêté par la police des HLM, il a été déféré hier mercredi, devant le procureur de la République, avant de faire l’objet d’un retour de parquet. Le lutteur ne peut jamais abandonner la drogue, même s’il est, à plusieurs reprises, envoyé en prison. Hier mercredi, le journal «Libération» a donné l’information de son arrestation «pour viol, trafic de cocaïne, coups et blessures volontaires». Le quotidien ajoute qu’il a «séquestré, tabassé et violé à plusieurs reprises une de ses clientes, âgée de 24 ans, venue chez lui pour acheter et consommer sur place de la cocaine».
La lutte comme moyen de réinsertion
Quand il a choisi d’être lutteur, tout le monde ou presque croyait que la lutte avait assagi cet ancien agresseur, dont la bande avait fini d’installer la terreur dans les quartiers de Niary-Tally, Grand-Dakar, Hlm, Grand-Yoff.
La lutte l’a quelque peu aidé à se réinsérer, après un premier séjour carcéral pour agres-sion. Le. natif de Pikine (banlieue dakaroise) a utilisé sa force herculéenne pour affronter ses pairs dans l’arène. Ses débuts dans la lutte ont été fracassants avec son style différent atypique. La tenue «ndiakhass», le gourdin toujours en main, son chapeau et sa fougue, son air grave qui faisait peur à ses adversaires, ce qui lui a valu le surnom de «Kourou Baye Fall». Dans sa riche carrière de lutteur avec ses 32 combats, dont 16 victoires et autant de défaites, l’ex pensionnaire de Sakku Xam Xam a battu des lutteurs comme Assurance de Mbour. Mais le combat qui a réellement fait connaître l’originaire du Saloum (région de Kaolack) au public, c’est celui qu’il a livré face à Balla Gaye 2. LA chute que lui infligea le «Lion de Guédiawaye» a été même jugé litigieuse. Jusqu’à ce jour, le fils de Double Less se souvient de cette confrontation et dit à qui veut l’entendre que c’est le combat qui a été le plus difficile de sa carrière. «C’était un guerrier de la trempe des Balla Bèye 1. Dans l’enceinte, il se donne à fond, c’était un lutteur aguerri qui a beaucoup compéti Tout le monde se souvient de son combat, contre Balla Gaye 2 au stade Iba Mar Diop en 2005. C’est le combat le plus chaud de Balla Gaye 2, un combat qui a duré presque plus de 10 minutes. Il avait dominé Balla Gaye par la bagarre», explique Iba Kane, journaliste à Sunu Lamb (quotidien spécialisé en lutte). Saloum Saloum a aussi participé au Championnat de lutte avec frappe (Claf) organisé par Gaston Mbengue. Il a été battu dans cet exercice par Garga Mbossé, An 2000, entre autres.
La descente aux enfers
L’habitude étant une seconde nature, Saloum Saloum replonge dans la débauche. Le lutteur commença à déserter les entraînements de T’écurie dirigée par Pape Birahim Ndiaye des Parcelles Assainies. Il a repris ses activités dans le trafic de drogue, avant d’être appréhendé dans la nuit du 8 au o novembre 2014 par des éléments de la section opérationnelle de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) en possession de quatre paquets d’héroine. Le lutteur a coopéré avec les limiers pour mettre hors d’état de nuire les autres éléments de sa bande qui s’activaient dans un intense trafic de drogue dans le secteur de Grand-Yoff et de Liberté VI.
Après quelques mois passés en prison, Sa-loum Saloum recouvre la liberté. Bien qu’il ait pris une seconde épouse à sa sortie de prison en 2016, Saloum Saloum n’a pas abandonné ses vieilles habitudes et tombe deux fois de suite pour les mêmes faits. Il avait repris son petit commerce de stupéfiants dans son quartier des HIlm, où il a été arrêté pour trafic de cocaïne, viol et coups et blessures volontaires sur une de ses clientes. C’est la quatrième fois depuis 2014 que Saloum-Saloum est arrêté…
L’observateur