Juriste de formation, Mamadou Guèye est le leader du Mouvement pour la Refondation des Valeurs (MRV, membre de BBY). Dans un entretien avec nos confrères du quotidien le Mandat, le responsable politique de la mouvance présidentielle au niveau de la Commune de Yoff (Dakar) épluche avec nous certaines questions de l’heure comme l’appel au dialogue, récemment, lancé par le Président de la République Macky Sall, le départ d’Idrissa Seck de « Rewmi » de la Coalition présidentielle, le Benno Bokk Yaakar ainsi que la situation politique au niveau de son fief de Yoff. M. Guèye, évoquant la dernière sortie du Chef de l’Etat, croit dur comme fer que c’est un impératif pour l’opposition d’accepter la main tendue du Président Macky si elle est vraiment soucieuse de la préservation de la paix sociale au Sénégal.
Le Président Macky, dans une récente sortie médiatique, a lancé un appel au dialogue. Qu’en pensez-vous ?
Je pense tout simplement que c’est quelque chose de salutaire. Cela est une parade pour arriver à l’apaisement des tensions qui ponctuent actuellement l’arène politique nationale. Le dialogue seul peut permettre d’aboutir à une solution idoine. Je profite, sur ce, de cette tribune pour le féliciter et le remercier vivement. L’opposition doit accepter, de toute évidence, sa main tendue si elle est vraiment soucieuse de la préservation de notre paix sociale. Le Sénégal est un et indivisible. On ne peut le placer dans le peloton des nations émergentes si ses propres fils se bouffent le nez. Tous les acteurs politiques, la Société Civile, bref, toutes le forces vives sont appelé(e)s à travailler pour aboutir à des consensus forts. Le Sénégal doit primer sur nos simples individualités. Sur un autre registre, je le félicite aussi pour les 100 Milliards de FCFA alloués à l’agriculture ainsi que les nouvelles orientations prises pour mener notre cher pays sur le chemin de l’émergence.
Mais, l’autre question a trait à la candidature du Président Macky pour 2024. Vous jugez que c’est légal ?
Pour moi, la limitation des mandats est anti
-démocratique. Tout citoyen sénégalais qui jouit de ses droits civiques et politiques peut briguer la magistère suprême. Aujourd’hui,le débat devrait être orienté vers le bilan du régime en place et non la candidature du Président Macky. Cela devra être la priorité. Si l’on se réfère à l’article 27 de la Constitution, le Président de la République Macky Sall peut bel et bien se présenter à la prochaine échéance de 2024. Juridiquement, il peut prétendre à un autre mandat de 5 ans. Il faut qu’on arrête d’entretenir l’amalgame. Aucune disposition ne lui interdit cela. Dès lors, il ya deux (2) conditions:
* Que le Président Macky manifeste son désir de se présenter.
* Le Conseil Constitutionnel valide sa candidature. Le peuple souverain viendra en dernier ressort pour juger.
La rupture Macky/Idy augure-t-il de bons auspices pour vous, partisans du Président Macky ?
Idrissa Seck a le droit de manifester son désir de diriger le Sénégal. Il vient de rendre publique sa déclaration de candidature. On ne voit pas de problème pour cela. Avant son rapprochement avec le Président Macky en 2019, ce dernier était élu à un taux de 58,6% environs. Il le quitte mais, il garde toute sa popularité. Le Président Macky reste toujours majoritaire dans ce pays. Cela est irréfutable et les dernières élections l’ont montré.
Parlons de votre Commune de Yoff où le parti présidentiel, l’APR et le BBY traversent une sorte de traversée du désert.
Rires. C’est trop exagéré de le dire comme ça. Il est vrai que depuis les dernières élections législatives, la mouvance présidentielle semble être dans une zone de turbulence. Le parti présidentiel et sa Coalition sont dans un état léthargique. Aujourd’hui, nous sommes appelés à rompre cet immobilisme car dans cette localité, le régime du Président Macky a beaucoup fait et nous devons lui être redevable. C’est visible, voire perceptible partout et, on doit le reconnaître comme tel. Alors, l’heure est à l’union et au travail pour les principaux leaders afin de renverser la tendance. Pour ce faire, j’en appelle à la mobilisation de tous les partisans du Président de la République.