Lorsqu’une manifestation est interdite, c’est que l’autorité administrative a des informations qui attestent que cette manifestation, si elle est autorisée, elle peut entrainer des troubles graves à l’ordre public
Le président Macky Sall persiste et signe que le Sénégal est une très grande démocratie qui n’a rien à envier aux autres pays. Dans un entretien accordé à « For You Media » une chaîne de télévision panafricaine basée à Douala (Cameroun), le chef de l’État pour étayer ses propos indique : « régulièrement des élections sont organisées et perdues par le régime qui est au pouvoir ».
« Le Sénégal est un modèle de démocratie qui n’a rien à envier à aucun pays au monde. Une démocratie véritable qui connait des alternances démocratiques. Régulièrement des élections sont organisées et perdues par le régime qui est au pouvoir. En 2000, c’était le cas, en 2012 ça été le cas. Entre ces élections présidentielles, les pouvoirs perdent régulièrement les grandes villes ».
La perte de certaines villes aux dernières élections par sa coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) prouve qu’on ne peut « pas dire qu’on a un problème de système électoral. Notre système, il est éprouvé. Il est transparent. Et il faut croire à la démocratie et arrêter de critiquer ce que nous avons de meilleur. Malheureusement, en Afrique, nous avons cette tendance. La tendance à l’auto-flagellation. On n’est jamais satisfait de ce qu’on fait. Alors que les autres, pour peu qu’ils aient quelque chose de positif, ils le vantent. Ils le magnifient. Ils l’embellissent.
Alors que nous, tout ce qui est beau, on le flagelle. On le coupe. Et je pense que c’est très dommage qu’en Afrique encore, qu’on ait cet art. Il faut magnifier ce qu’il y a de beau dans ce que nous faisons et améliorer ce qu’il faut améliorer. Mais moi, je suis très fier du Sénégal, de sa démocratie et de l’État de droit que nous avons dans ce pays ».
Sur la bonne gouvernance et l’État de droit: les interdictions de manifestations et les arrestations, l’opposition et la société civile notent un recule démocratique. « Très souvent on parle d’interdiction de manifestation. C’est moins de 2% de l’ensemble des demandes qui sont faites. Et lorsqu’une manifestation est interdite, c’est que l’autorité administrative a des informations qui attestent que cette manifestation, si elle est autorisée, elle peut entrainer des troubles graves à l’ordre public. Et dans ces cas seulement qu’un arrêté d’interdiction est fait », explique t-il.
Il poursuit : « chaque fois que les organisateurs discutent avec les autorités des solutions peuvent être trouvées. Et, en tout état de cause, toute manifestation pacifique ne peut faire l’objet d’une interdiction ».